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Une vie par procuration

À quoi bon...


  • "À quoi bon voter, cela ne sert à rien !", 
  • "à quoi bon écrire une lettre de motivation, cela ne sert à rien !", 
  • "à quoi bon changer et faire des efforts, cela ne sert à rien !", "à quoi bon boycotter cette entreprise, cela ne sert à rien !", 
  • "à quoi bon apprendre le latin, cela ne sert à rien !", 
  • "à quoi bon  envoyer nos jeunes en stage, cela ne sert à rien !", 
  • "à quoi bon rêver, cela ne sert à rien !", 
  • "à quoi bon se faire des idées, cela ne sert à rien !", 
  • "à quoi bon verser 20 euros à cette ONG, cela ne sert à rien !", 
  • "à quoi bon militer, cela ne sert à rien !", 
  • "à quoi bon payer des impôts, cela ne sert à rien !", 
  • "à quoi bon s'investir dans son travail, cela ne sert à rien !", 
  • "à quoi bon se casser la tête, cela ne sert à rien !", 
  • "à quoi bon lutter contre la famine en envoyant un sac de riz en Afrique, cela ne sert à rien !"... 


La liste des "à quoi bon" représente une litanie sans fin... et elle nous touche tous à un moment ou à un autre.

Observateurs du monde

Sommes-nous à ce point observateurs du rendement de nos actes pour décider brutalement s'ils servent à quelque chose ou non ? Contribuons-nous à la société, aux autres, à nos proches, à nous-même dans l'unique attente d'un retour, et quel genre de retour du reste, une récompense ? de l'argent ? du plaisir ? ou de la reconnaissance ?
Chaque action personnelle, chaque mise en mouvement aussi légère et minime soit-elle, s'inscrit dans une dimension qui dépasse largement notre vision du "cela ne sert à rien !". 

... à quoi bon ou prendre la résignation comme principe de vie
Choisir la résignation comme principe de vie ?


Vous, moi, sommes une partie d'un Tout. Et tous nos renoncements, tous nos "à quoi bon" s'additionnent inéluctablement pour dessiner une vie, la nôtre en l'occurrence.

"Je suis persuadé, comme je l’ai déjà dit et ne cesserai de le répéter à l’avenir, que chacun possède en soi cette force, cette puissance de réactivité, mais qu’elle sommeille, masquée par une vie quotidienne aseptisée »

Il arrive très fréquemment que l'on se convainque de notre incapacité à faire bouger les "choses", à marquer une différence. L'on se résigne alors à pousser un grand soupir et à renoncer en criant mollement "à quoi bon !"... J'évoque la résignation, ou cette incroyable imposture personnelle, une malhonnêteté à renoncer à ce qui est important à nos yeux. Pas aux yeux de nos voisins, non, aux nôtres, tout simplement.

"Je renonce à ce en quoi je crois, car je juge que mon action serait inutile...

Renoncer à son intégrité

Mais cette action, n'est-elle pas utile à notre intégrité, à ce qui marque notre dignité, celle de respecter ce que l'on est, à assumer nos choix et à les défendre en les honorant d'une décision, d'un acte ?
Et puis allons plus loin encore, sommes-nous si convaincus, que chacun de nos actes doive servir - en permanence et en toute circonstance - à quelque chose ?

  • Cela sert à quoi de klaxonner sur le prériphérique ? 
  • Cela sert à quoi de regarder le Bigdil ? 
  • Cela sert à quoi d'appuyer sur "j'aime" en bas d'une vidéo de chat ? 
  • Cela sert à quoi d'intellectualiser pour ne jamais agir...?

Une vie par procuration

Je n'en peux plus des phrases commençant par "à quoi bon"... elles nous détournent de ce que nous sommes, de notre entité à la fois singulière et collective.
Ces phrases nous confortent dans un immobilisme terrifiant, dans une capitulation sans équivoque à ce qui fait de nous des êtres responsables, responsables de nos vies, de nos choix, de notre communauté aussi... 
Tout compte, tout contribue, sauf l'absence et le vide. Quel parti choisirez-vous, celui de la contribution ou celui du néant ? 

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