Ambition et objectifs
"Bien sûr que j'ai des plans dans ma vie professionnelle : mon objectif est de devenir le meilleur manager de mon entreprise, de monter rapidement les échelons et de recevoir un revenu fantastique, marquant la reconnaissance de mes supérieurs !"
Cool... c'est chouette des objectifs ambitieux, "on" veut des compétiteurs dans nos entreprises ! C'est tellement chouette que cela ne sert à rien quand l'essentiel n'est pas fondé... et beaucoup de nos managers l'oublient.
Vous connaissez tous des personnes dans votre entourage, vous-même peut-être, qui affichent publiquement - ou dans la plus stricte intimité de leur cerveau -, ce genre d'ambition, ou au moins l'un de ces thèmes : devenir le meilleur, grimper dans l'échelle de la hiérarchie, avoir des responsabilités ou être mieux payé...
La manifestation de l'univers
C'est vrai qu'à lire certaines revues de coaching, il suffit de fermer les yeux, d'attendre que l'Univers se manifeste et toc (plouf plutôt), c'est bon, ça arrive... Voilàààààà !
Quoi, vous avez essayé et ça n'a pas fonctionné ? Sans doute ne voulez-vous pas, suffisamment fort ,réussir (c'est de l'ironie, hein !) !
Il existe une manière autrement plus "terrienne" de modifier son avenir : Ne pas/plus attendre. C'est bête et pourtant très efficace ! Ne pas attendre, signifie agir massivement dans votre domaine de prédilection, sans vous soumettre à l'influence de quiconque, c'est-à-dire, distinguer votre ambition de vos objectifs et sous-objectifs...
Vous travaillez dans une entreprise dont l'objectif commercial est de dépasser les 30 millions de chiffre d'affaires ? Super. Mais ce n'est pas un objectif, c'est l'ambition de l'entreprise... Cette ambition ne dépend pas à 100% de l'entreprise, mais dépend en grande partie de la façon dont la clientèle réagira, dont le marché économique sera favorable ou plus délicat, des parités, des cours des matières premières : d'une multitude d'éléments sur lesquels l'entreprise et encore moins ses salariés ne peuvent agir...
Les objectifs individuels
Pourquoi est-ce que j'insiste sur ce point ? Parce qu'il est fréquent de nous rendre malades, insomniaques, malheureux, "burnoutés" lorsque nous n'atteignons pas des "objectifs" qui ne dépendent pas complètement de nous (parole d'ex directeur des ventes !).
Du coup, l'erreur la plus courante est d'imposer et de découper l'ambition d'une entreprise en petites parts appelées objectifs individuels... avec les résultats que l'on connaît : les jérémiades de fin d'année de managers pleurant sur les objectifs (comme toutes les années précédentes) non atteints, mécontents de leurs équipes, les menaçant d'un licenciement économique "qui nous pend au bout du nez".
Pour reprendre le thème de l'entreprise, nous construisons - malheureusement - l'ensemble de nos activités sur des objectifs financiers et chiffrés, objectifs, nous l'avons vu plus haut, qui dépendent d'une multitude de facteurs extérieurs, aléatoires, imprévisibles, etc...
C'est un pari très osé que je qualifie de grostesque et d'anxiogène (source d'une multitude de désespoirs... sans doute connaissez-vous les injonctions paradoxales) lorsque l'on passe son temps à mesurer l'atteinte d'une ambition sans avoir la moindre idée formalisée des RÉELS objectifs de l'entreprise, ceux qui dépendent à 100% d'elle-même... Confondant résultat et méthode.
Ambitions versus Objectifs |
Mon ambition est d'atteindre un chiffre d'affaires de 30 millions d'euros, et pour cela, je vais réaliser un grand nombre d'actions, qui ne dépendent que de moi et qui, je l'espère ( parce que - au fond, je n'en sais rien), me permettront d'augmenter mes chances atteindre ce que je désire. Mes objectifs deviennent alors mes actions, et non plus leur résultat.
Qu'est-ce que cela change ? TOUT ! En étant responsable de MES actions planifiées, j'atteins tous les objectifs que je me fixe et ces derniers me permettront, peut-être, de réaliser mon ambition. De cette façon, je me libère de toute pression extérieure, je refuse d'être infantilisé par un supérieur hiérarchique et me responsabilise autour de mes seuls actes.
Alors forcément, dans la même idée,
en tant que manager, je libère mes collaborateurs de toute ambition appelée "objectifs" sur lesquels les facteurs extérieurs ont une influence majeure,
et nous travaillons alors ensemble au déploiement d'objectifs concrets, totalement ancrés sur l'action et non plus sur le résultat. En cas de difficulté, je soutiens en proposant de nouvelles solutions (formations par exemple) et surtout, je supporte dans l'action.
Revenons un instant sur notre ami tout là-haut. Pensez-vous que son ambition de devenir le meilleur manager de son entreprise ne dépende que de lui ? Et si les autres étaient aussi de formidables collègues (ah oui, mince...) ? Et s'il se rendait malade à courir après un objectif tellement dépendant des autres ? Du contexte ?
Dans ce cas là, je recommanderais chaleureusement à cette personne d'arrêter de crier à l'injustice, à l'absence de reconnaissance dans cette "boîte de m..." (cela vous dit quelque chose ?) et de déployer massivement les actions, qui ne dépendent que d'elle, des actions qui, peut-être, lui permettront d'améliorer son savoir-être, son savoir-faire, ses compétences, ses aptitudes, son efficacité... de PROGRESSER, en un mot
Rien de sorcier, je vous rassure, mais ses objectifs pourraient être de :
ils ne dépendent, vous en conviendrez que de la personne en question et de sa détermination. Tous les soirs, plutôt que de s'enfermer dans une rage folle, elle pourrait au contraire se réjouir d'avoir atteint ses objectifs, ceux qui étaient planifiés, organisés et qui dépendait à 100% d'elle... et mon petit doigt me dit qu'elle augmente ainsi considérablement ses chances d'atteindre un jour son ambition. Que vous dit le vôtre... de petit doigt ?
Rien de sorcier, je vous rassure, mais ses objectifs pourraient être de :
- s'inscrire à une formation,
- lire des manuels professionnels,
- questionner des personnes ressources,
- apprendre des techniques d'organisation,
- revoir son organisation,
- changer un détail, une méthode,
- etc...
ils ne dépendent, vous en conviendrez que de la personne en question et de sa détermination. Tous les soirs, plutôt que de s'enfermer dans une rage folle, elle pourrait au contraire se réjouir d'avoir atteint ses objectifs, ceux qui étaient planifiés, organisés et qui dépendait à 100% d'elle... et mon petit doigt me dit qu'elle augmente ainsi considérablement ses chances d'atteindre un jour son ambition. Que vous dit le vôtre... de petit doigt ?
Se concentrer sur le chemin plutôt que sur le résultat
Managers, salariés, entreprises, nous avons très souvent le même défaut, nous nous concentrons sur le résultat et ne savons pas libérer l'action, l'audace. L'enjeu de nos ambitions, aussi important soit-il, gomme par lui-même notre capacité à agir par nous-même, en simplicité pour enfin, retrouver le plaisir de se lever chaque matin et d'atteindre tous nos objectifs.
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