Le plaisir retrouvé de se lever chaque matin... Coach Emploi


La mauvaise humeur est aussi positive !

Tout le monde il est beau

Tout le monde fuit les grincheux, c'est connu ! Celui qui peste, grogne, fait la tête, soupire, gémit, exprime sa colère n'est pas forcément le compagnon rêvé, pourtant, les faits sont là, celui que nous fuyons comme la peste a probablement un esprit d'analyse et de concentration supérieur à tous les joyeux lurons que nous sommes, il obtient globalement de meilleurs résultats - cela me fait tout bizarre d'écrire ces lignes après avoir défendu l'éclat de rire !

Mince alors, y aurait-il des aspects positifs à entretenir une pensée négative ? Puis-je arrêter de culpabiliser si je ne me lève pas gai comme un pinson, irradiant de bonheur et de bonne humeur ? A l'heure du développement de la pleine conscience, de la méditation et du développement personnel contemplatif, j'ai le regret de vous informer que les ours mal léchés se concentrent plus facilement et observent avec davantage d'attention ce qui les entoure. La décontraction positive altère sensiblement notre capacité d'attention… 

et si la mauvaise humeur nous apportait son lot de bonnes choses ?
Les vertus de la mauvaise humeur

La morosité, le "grinchisme" décuplent naturellement notre vigilance, remettant en cause, ou doutant de la certitude par scepticisme ancré. Soyez sceptique et observez votre comportement : n'est-il pas plus réfléchi ? Plus lent ? Plus adapté et précis ? 

L'état d'esprit positif entraine une baisse de vigilance et d'attention, c'est probablement l'un des aspects les plus négatifs à cet état si clairement plébiscité ! La mémoire se dilue davantage et s'éparpille risquant d'entraîner la création de souvenirs faussés ou inexacts. Le grincheux, sceptique se laissera alors moins manipuler, demandant une argumentation solide pour prendre sa décision. Entre nous,

Steve Jobs appartenait il au monde des joyeux...?


Dans le monde professionnel, la mauvaise humeur peut être un atout déterminant - je sais, je ne vais pas dans le sens de l'histoire, mais que voulez-vous, tout comme vous, il m'arrive de rencontrer un nombre très important de personnes grincheuses. Selon les études de J. Forgas*, la construction d'une stratégie nouvelle, la remise en question de principes sclérosant sourirait davantage aux grincheux de tous poils. Arrêtez de lutter systématiquement contre la sinistrose, peut-être peut-elle nous apporter davantage que nous ne l'imaginons. Bien sûr, je ne parle pas d'état dépressif, pathologique, mais juste de ces accès de mauvais humeur qui nous culpabilisent tant dans cette société où le conformisme se veut forcément positif (l'économie de marché est du reste basée sur cet état d'esprit positif… quitte à prendre des risques spéculatifs abyssaux parce que l'on croit en l'idéologie positive) !

Dans nos entreprises de "winners", je croise bon nombre de commerciaux qui savent pertinemment qu'ils n'atteindront jamais les objectifs fixés par les actionnaires. "Nous allons droit dans le mur, mais il vaut mieux montrer qu'on y croit, sinon c'est la porte, surtout en ce moment !"… Alors, ils se rendent en masse en séminaire de coaching, en formation, pour "apprendre" à atteindre leurs objectifs, et obéissent à l'incantation positive pour, en fin d'année, essayer de comprendre pourquoi leurs objectifs n'ont toujours pas été atteints. Je caricature un peu, je le sais, mais interrogez les managers sur les injonctions paradoxales et vous aurez une idée du pouvoir destructeur de la pensée positive à tout crin.

Accepter et reconnaître


Il se peut qu'une dose de scepticisme soit la clé d'une efficacité accrue. Je n'encourage pas à développer l'humeur négative, mais je n'encourage pas plus à épouser, coûte que coûte, le "politiquement positif". Repartir gonflé à bloc n'est pas la solution la plus efficace, apprenons à détecter dans notre mauvaise humeur des opportunités précieuses d'analyse, dans notre cher scepticisme, une force créative jusque là ignorée et volontairement combattue, un véritable drame… La tempérance, arrêter de lutter pour devenir un autre, accepter ses bons côtés, comme ses facettes les plus sombres semble finalement plus approprié que de se concentrer uniquement sur la magie du positif… 
Un équilibre dans lequel l'optimisme et la motivation laissent parfois la place à la prudence et à la mauvaise humeur apparait fondamentalement plus efficace que toute idéologie positive, assénée de gré ou de force ! N'oublions pas qu'accepter et reconnaître sa part d'ombre est l'une des clés de l'estime de soi, nous engageant dans le cercle vertueux d'un mieux-être, généralement positif celui-là… :) C'est aussi comme cela que je construis mes protocoles de coaching emploi.


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1 commentaire:

  1. Anonyme09:05

    Je me souviens d'avoir beaucoup souffert d'une secrétaire particulièrement "grincheuse" lors du passage d'un système de gestion des candidatures par poste à un système "en réseau" (c'était il y a bien longtemps) mais force est de reconnaître que c'est grâce à elle que le nouveau système a marché par son attention aux moindres défauts...illustration! Cathalapointe

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