Coaching CV

Nos rêves d'enfance

"Depuis que je suis toute petite, je m'accroche à un rêve, celui d'aller vivre au bord d'un lac, dans un chalet douillet duquel je pourrais chaque jour contempler la nature… J'imagine ce paradis, perdu dans la montagne, à l'abri des regards, éloigné du brouhaha. Je vivrais de lectures, de ma pêche et de mon jardin…".

Sympa comme programme ! Cette personne est aujourd'hui mariée, a trois enfants et travaille dans une grande compagnie aérienne. 
Même si les rêves méritent d'être observés, accomplis parfois, je constate souvent qu'ils constituent aussi une prison, une douleur. On compare sa vie à l'idée que l'on s'en faisait plus jeune. Pourtant, ces rêves semblent figés dans le temps, ils ne tiennent jamais compte de votre réalité d'aujourd'hui, des changements de votre vie, de la maturité qui vous a gagné. En d'autres termes, votre rêve n'a pas changé d'un iota alors que votre vie, elle, s'est totalement transformée dans tous les domaines. Votre rêve d'enfance n'est plus forcément adapté à votre vie d'aujourd'hui. Tadam… et ça, c'est parfois difficile à admettre.

S'autoriser à reconnaître que nos rêves d'antan peuvent avoir évolué n'est pas trahir. Qui savait à l'âge de 15 ans à quoi ressemblerait sa vie trente ans plus tard…? Pas moi. Pourtant, nous avons de temps en temps tendance à nous replonger dans la nostalgie d'une époque révolue, regrettant de ne pas avoir assouvi tel ou tel rêve sans imaginer un seul instant, que ce rêve n'a plus sa place dans la réalité de sa propre vie. C'est un peu comme si l'on abandonnait une part de soi-même, triste de ne pas l'avoir testée ou expérimentée.


Pendant que j'écris ces mots, le monde change, vous changez, je change… Nos rêves ne peuvent-ils pas changer aussi ? Sommes nous absolument les mêmes qu'à l'époque où nous imaginions un style, un mode de vie ? Nos expériences, nos souvenirs ne nous ont ils pas modifié ? Arrêtons de nous enfermer dans l'amertume d'un rêve d'enfant non réalisé, arrêtons de fermer les yeux sur ce que nous sommes devenus, admettons que nos priorités ont changé (notre famille par exemple) et que celles-là mêmes nourrissent nos rêves d'aujourd'hui. Vous l'avez compris, je ne suis pas un adepte de l'accomplissement des rêves que nous faisions lorsque nous étions enfants. Je préfère largement ceux que nous construisons en tenant compte de ce que nous sommes devenus, de nos valeurs, de notre écologie (celle qui nous protège ainsi que ce(ux) qui nous entoure(nt))… de ce que nous sommes aujourd'hui. Des adultes qui admettent avoir grandi, évolué et qui imaginent que leurs priorités d'antan ne sont plus celles de l'instant.

Être à la bonne place est aussi une question de temps et de tempo. Je construis la place qui me sied le mieux en m'appuyant sur ce que je suis aujourd'hui... mais cela nécessite de se réconcilier avec soi-même pour ne pas vivre dans la culpabilité de n'avoir jamais assouvi son rêve d'enfant. Et n'oubliez pas, ce qui est important pour vous, aujourd'hui, sera probablement différent dans 20 ans car nous changeons à la même vitesse que le monde, et cela donne parfois le tournis, angoisse aussi.
Moralité, oui aux rêves d'enfance lorsqu'ils sont compatibles et écologiques avec l'adulte que nous sommes devenu… mais surtout, oui aux rêves d'aujourd'hui !

Credit photo David Castillo Dominici / FreeDigitalPhotos.net

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire