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La course aux plaisirs

Avez-vous remarqué comme nous consommons les plaisirs à la chaîne ? Nous recherchons régulièrement des récompenses émotionnelles dans certains achats, certains comportements… à tel point que de nombreux sites de développement personnel, vous permettent de lister toutes les envies, tous les désirs que vous souhaiteriez réaliser avant la fin de vos jours. "Dépêchez vous de consommer (de consumer) et de profiter avant de vous éteindre !".
Le paradoxe est que l'accumulation de ces expériences, parfois extrêmes, entraîne aussi une dépendance à l'autre vie, celle qui nous éloigne de l'ordinaire, du quotidien.

Bref, je ne suis pas un fan des life lists qui nous transforment en collectionneurs d'expériences sans nous donner les moyens de vivre celles de tous les jours. Et si vivre simplement le quotidien apportait davantage que de cumuler ces désirs, achats compulsifs ? Moi aussi j'ai envie de faire du rafting en Amazonie, moi aussi j'ai envie d'aller passer deux mois en Chine, de conduire une Ford Mustang sur la route 66, que sais-je encore…. Je ne le ferai peut-être pas, mais je n'en souffre pas. Ces envies ne répondent pas forcément à mes valeurs profondes, celles qui donnent du sens à mon existence ou bien à mes objectifs.
La course aux plaisirs

Je ne veux pas survivre entre deux expériences, je veux vivre, constamment, sans chercher à me distraire de moi-même. La confrontation avec l'absence de préférences, de recherches de plaisirs ne m'effraie pas. Au contraire, elle me libère de toute réaction à des tonalités jugées positives ou négatives. C'est une forme de tranquillité dans la non consommation de plaisirs, dans le zapping des émotions qui semble devenir le dogme du bonheur. Je ne fuis pas l'ordinaire, mais je l'apprécie, je le goûte, je le retiens, je l'intériorise et tout cela me permet de m'imprégner de ce qui est bon pour moi. 

La quête permanente d'un "ailleurs", d'autres expériences provoque un malaise parfois subtil, parfois profond. Il créé un sentiment de frustration de ce que je ne possède pas, de ce que je ne vis pas et souvent, la "récompense" de l'expérience semble bien fugace, fugitive au regard de l'attente. Cette frustration augmente la sensation de manque, le besoin (qui n'a rien à voir avec les valeurs). "Tout ça pour ça"? Du coup, j'entre dans une relation à la surenchère, du toujours plus pour goûter encore d'autres expériences plus fortes, plus exceptionnelles, plus à part… 
Est-ce là le sens que je souhaite donner à ma vie ? Non. 
Ces expériences ne sont pas la base de mon bonheur, elles contribuent à la diffusion de dopamine, de noradrénaline, d'acétylcholine, mais surtout, m'écartent de moi-même et me donnent l'illusion de vivre en pleine conscience de mon bonheur (évidemment, l'illusion n'est que pour les autres… je sais bien au fond de moi qu'il existe un décalage entre l'illusion et la réalité de ma vie).

Et si, plutôt que de collectionner les sensations, vous commenciez pas faire preuve de bienveillance vis-à-vis de vous en respectant davantage vos valeurs que vos envies ? Et si vous adaptiez votre environnement à la vraie mesure de ce qui vous permettra d'apprécier la simplicité du quotidien ? Vous ne trouvez pas que ce serait alors une life list autrement plus ambitieuse que celle de survoler l'Himalaya en montgolfière ? Continuons cet échange si vous le souhaitez. A bientôt !

2 commentaires:

  1. Merci Pierre, pour notre formidable scéance de travail axée sur les valeurs, tentant d'être davantage à l'écoute de soi même dans ses émotions profondes. Se respecter davantage pour mieux respecter l'autre tant dans un rôle en développement commercial ou / et managérial . Mettre en action cet art de vivre sur le plant professionnel à la recherche du plaisir : quelle belle perspective pour se mettre en mouvement. Haut Les Coeurs !
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  2. Bonsoir,
    Voilà un article intéressant qui aborde les choses sous un angle différent du mien. J'ai besoin d'expérience, pas de surenchère, ça ne m'empêche pas d'aimer mon quotidien aussi. En tout cas, je retiens votre analyse.

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