Avez-vous remarqué comme nous avons tendance à imaginer que ce qui nous manque aujourd'hui pourrait être la clé d'un bien-être assuré…
Oubliant sans doute ce qu'affirmaient bon nombre de philosophes comme Jean-Jacques Rousseau et que nous validons au quotidien à chaque instant de notre vie : en s'habituant à l'abondance, on en oublie rapidement le luxe ou le confort qu'ils nous ont initialement procurés. S'agit-il là d'une forme de bonheur ? Rien n'est moins sûr…!
Si à 30 ans t'as pas une Mercedes Swarovki... |
Je remarque une forme d'aliénation, sordide et inquiétante, celle d'une quête obsessionnelle et infinie de tout ce qui manque pour rendre nos vies pleines de "bien-être". "Si à 50 ans on n'a pas une Rolex, c'est qu'on a raté sa vie" affirmait notre Jacques Ségala national (propos qu'il regrettait ensuite amèrement), terrible aveu d'une inexistence personnelle sans l'image clinquante d'une richesse comblant le gouffre de l'angoisse du néant.
Chercher ce que l'on ne possède pas, imaginer qu'un mieux est forcément ailleurs nous entraîne dans une frustration existentielle et terriblement culpabilisante : "je ne devrais pas me sentir mal, j'ai tout ce qu'il me faut et même au delà, et pourtant…". C'est lourd à porter tout cela, vous ne trouvez pas ?
Vous le constatez chaque jour, nous assistons de plus en plus à une mise en scène grotesque, portée par les réseaux sociaux, faisant l'apanage d'une vie insouciante et légère dont chaque élément communiqué (selfie, coup de gueule, photos de plages, de plats, d'amis…) est analysé et fait l'objet d'une stratégie d'image, celle qui se rapproche le plus possible des standards de réussite, souvent véhiculée dans les publicités du reste.
Aussi, en tant que victime du système, en tant qu'aliéné, aurais-je tendance à photographier chaque plat commandé dans tel restaurant à la mode, à partager mes derniers achats, mes dernières trouvailles musicales, quitte à renier celles que j'apprécie vraiment mais qui pourraient paraître ringardes (aimer Claude François peut-il sérieusement s'avouer en 2014 sur un réseau comme Deezer ou Spotify ?).
Je suis en quête d'un univers global qui ne tient plus compte de ce qui m'anime au jour le jour, je fuis mes besoins pour ne vivre que de l'étourdissant assouvissement de mes envies, galopant sans cesse après une chimère que les magazines appellent le bonheur.
Arrêtez de rechercher le bonheur ! C'est l'appel que je vous lance le plus sérieusement du monde, arrêtez de courir sans cesse après cette vague déferlante de bonheur jamais atteint ni assouvi, que ce soit dans notre travail ou dans nos vies sentimentales… Pourquoi ? Parce que le bonheur est un concept, une résonance, une chimère qui disparaît mystérieusement quand en soi résonne l'expression "je suis…".
le bonheur c'est le sain graal et il est unique car différent pour chacun d'entre nous, c'est peut être pour cette raison que nous le cherchons sans fin et qu'on peut l'assimiler à un concept, il est sous nos yeux mais nous le voyons pas, il semble trop difficile à atteindre ou tellement facile que ça ne semble pas possible qu'il soit là ! j'ai le sentiment que le bonheur est tout simple et qu'il se partage mais l'idée qu'un bonheur puisse être individuel dans un premier temps est une option qui a du sens.
RépondreSupprimerCorinne Le Mens