Bonheur au travail
Le thème du bonheur au travail est largement repris dans les colonnes de nos journaux ou sur les écrans numériques de nos blogs préférés. Thème important s'il en est mais dont je constate qu'il ne constitue pas forcément le socle commun des préoccupations de chaque personne active.
Pour faire simple, "l'évidence" de la quête du bonheur au travail ne va pas de soi.
Je ne condamne évidemment pas la volonté de faire en sorte que nos journées soient radieuses et exaltantes plutôt que ternes et assourdissantes de mal-être, pourtant, je constate très souvent que beaucoup d'entre nous n'attendent pas l'exaltation ou la jouissance absolue de journées consacrées au travail.
Le bonheur au travail |
Les notions de bonheur sont aussi variées que personnelles.
Il existe un "bonheur" par personne, une notion parfois très claire et parfois totalement inconsciente. Par conséquent, la règle du bonheur au travail ou du bonheur pour tous me parait parfois discutable sauf, pour ceux qui le rechercherait de façon active, et encore…
Personnellement, je ne recherche pas le bonheur, cela peut paraitre bizarre, mais je n'y pense jamais ou très rarement. Ce peut être un signe de bonne santé ou au contraire de névrose absolue, mais le bonheur n'est pas ma quête consciente… Ceci dit, à force de lire ce qu'est, ou devrait être le bonheur au travail, un bonheur pour tous, un bonheur universel qui me semble en tout point séduisant, se créée petit - à petit en moi une sorte de comparaison ou de raisonnement du type :
"tiens, il semble que le bonheur au travail ressemble à ceci ou cela… ce qui est différent de ce qui se passe dans mon entreprise… mais alors, serais-je privé de bonheur au travail ?"
... et le début d'une recherche se met en place, recherche vaine qui ne trouve pas de réponse collective.L'absence de bonheur n'est pas le malheur
Le début de la fin, alors que jusque là, tout tournait à peu près bien.. Mince alors. L'absence de bonheur n'est, pour moi, pas synonyme de malheur, je ne me sens donc pas malheureux en l'absence du bonheur, j'adorerais, cela me permettrait de vendre des séminaires de bonheur mais je n'y crois pas, du moins pas comme cela..
Si le bonheur n'est pas ma valeur suprême, pourquoi devrais-je la rechercher absolument ? Pourquoi m'imposer un dogme, une vision qui ne correspondent pas à ce que j'attends du travail, au rôle que j'attribue à mes employeurs.
"Vous voulez mon bonheur, je vous en remercie, mais ce n'est pas ce que j'attends de vous…!"
J'attends du respect, la garantie de mon intégrité, un salaire, de la bonne humeur, de la confiance, de la reconnaissance... Mais pas le bonheur en tant que tel. Je comprends le concept du "RH" qui "Rend Heureux" mais je n'y adhère pas parce que je n'ai pas envie de faire semblant de partager un idéal de bonheur qui n'est pas le mien.J'attends de mon travail qu'il contribue à mon bonheur, mais je n'attends pas le bonheur de mon travail.
Au fond, la seule vraie question qui me satisfasse dans cette réflexion est celle-ci :
Est-ce que moi, personne adulte, responsable, je fais en sorte que tous ceux que je côtoie quotidiennement rencontrent le bonheur... ?
... Parce que si ce n'est pas le cas, au nom de quoi serais-je en mesure d'attendre quoique ce soit de si personnel des autres ?
Ma notion du bonheur me concerne suffisamment pour que je n'adopte pas la vôtre, même si votre chemin est pavé de bonnes intentions.
Une analyse intéressante
RépondreSupprimerPlutôt que de parler "bonheur" , une notion presque intime, il faudrait, en entreprise, parler d'épanouissement bien de "fulfillment" comme le disent si bien les anglais
Pour Compte sponville (l'Express de cette semaine) , le bonheur c'est le contraire du malheur.
Car on a pas d'expérience claire du bonheur - du malheur si !
Le bonheur c'est alors la possibilité continue de la joie
J'aime beaucoup cette idée car c'est un objectif vers lequel chacun peut tendre et sur lequel chacun peu avoir prise
Merci pour ce commentaire !
SupprimerAssurer le bonheur en entreprise reviendrait alors à assurer le "non-malheur en entreprise"... Dans ce cas, il est probable que nous soyons très nombreux à ressentir ce non-malheur, ce qui est une excellente nouvelle ! Ce serait alors la recherche du bonheur qui nous laisserait entendre - à tort - que nous sommes malheureux.
Merci encore pour cette contribution,
Pierre
J'aime beaucoup votre phase : "J'attends de mon travail qu'il contribue à mon bonheur, mais je n'attends pas le bonheur de mon travail."
RépondreSupprimerCela correspond bien à ce que je ressent avec cet litanie d'articles sur le bonheur au travail
Merci, c'est bien là le sens de mon article et je suis heureux que vous l'ayez reçu de cette façon :)
SupprimerPierre