Un conseil pour vous pourrir la vie, continuez de vous coller une pression maximale en répétant à l'infini : "je n'ai pas le droit à l'erreur"... Une certitude, une affirmation solennelle qui n'a pour conséquence que de retarder une action, une décision ou de placer l'attention ou la concentration sur le dérapage éventuel, davantage que sur sa bonne réalisation.
Le droit est relatif aux règles qu'il nous incombe de respecter dans notre vie de citoyen, il est admis, décidé par une instance représentative. Il s'agit parfois de règles communément admises, tacites, des principes moraux parfois issus de la religion.
Dans la cas d'une affirmation purement personnelle, du style "JE n'ai pas le droit à l'erreur", ce droit est admis, conçu par soi-même, seul devant l'ampleur des enjeux qui nous attendent, jugeant, en notre âme et conscience sur la base de nos émotions, de nos ressentis, de notre expérience, vécu, de nos relations, de notre environnement, de nos capacités (pas toujours actuelles) de nos jugements aussi... un jugement pas forcément des plus objectifs, vous en conviendrez.
Bref, notre instance représentative (notre code civil personnel) est un ensemble de faits objectifs et subjectifs, amplifiés, déformés, minimisés, cachés, niés, reconnus... à l'image de tout le système qui nous gouverne, celui de nos filtres personnels au travers desquels nous prenons (ou pas) telle ou telle orientation.
Vous l'avez compris, la notion même de droit commence à prendre l'eau, il ne s'agit pas d'un droit, ni d'un devoir, il ne s'agit de rien du tout si ce n'est de votre interprétation construite sur une palette de faits des plus objectifs ou subjectifs. Une affirmation en elle même devient alors un objet relatif, ni forcément vrai, ni forcément faux, un peu tout à la fois, à l'image de ce que nous sommes, quoi !
Arrêtons nous un instant sur cette notion d'"erreur". Pour ma part, je n'encourage pas la culture de l'erreur, je me suis rarement réjoui d'échouer, "chic, je me suis planté"me parait totalement absurde. Pourtant, les étagères de nos librairies regorgent d'encouragement et de revival à la "loose culture".. Dans la quête effrénée du toujours plus, du bonheur absolu, d'une vie sans pépin, nous refusons d'admettre que nous pouvons nous tromper, et dans ce refus, ce déni, nous nous enfermons dans une forme d'aveuglement étouffant, rompant définitivement l'émergence de solutions, de créativité, de surprises et de possibilités...
De plus, l'erreur se traduit souvent par un résultat non conforme à nos attentes, nous nommons "erreur" un mauvais résultat, la conséquence d'une décision... Du coup, se dire que l'on n'a pas le droit à l'erreur entraîne souvent une non-décision, une stagnation puis une estime de soi peu reluisante... Un cercle infernal en somme.
A cette notion d'erreur, vient s'ajouter le regard des autres, la crainte d'un jugement (de qui exactement ?), mais surtout la peur de ne plus exister aux yeux des autres, un peu comme si l'on s'évaporait (relire 1984), tout à coup, sans aucune existence, aucune structure pour nous rattraper. Le néant. Gloups...
"L'erreur est le nom que l'on donne à ses expériences" selon Oscar Wilde. J'adore cette citation, elle pointe le chemin, les voies, différentes et variées, davantage que le résultat acquis. Vous ne trouvez pas que refuser l'échec, ressemble à un déni de réalité, "si l'on n'apprend pas à échouer, on échoue à apprendre" pour Tal Ben Shahar, par conséquent, on peut aborder la question de l'erreur différemment, en admettant qu'un objectif ambitieux (le résultat attendu) peut faire l'objet de plusieurs stratégies, plusieurs voies, plusieurs chemins différents.
Je ne peux alors que vous encourager à peaufiner vos stratégies au lieu de tourner en rond en ressassant cette notion d'erreur, en cherchant le chemin le plus acceptable (répondant à votre environnement, vos valeurs...). Donnez vous la permission d'être un être humain que diable ! Et encouragez vous à reconnaître davantage les efforts mis en place que la seule notion de résultat, cela contribuerait à vous rapprocher de vous même. On essaye ?
Merci pour ce post, ça fait du bien
RépondreSupprimerMerci pour cet article très enrichissant. Cela dit, se mettre la pression est une manière de produire du bon travail et des résultats irréprochables.
RépondreSupprimer... Ou de se faire du mal inutilement, la perfection étant inatteignable.
RépondreSupprimerMerci pour cet article !
RépondreSupprimerEffectivement, n'ayons plus peur de l'échec. J'aime cette vision d'Oscar Wilde quand il dit "L'erreur est le nom que l'on donne à ses expériences".
Et surtout apprenons à nous relever, comme un enfant qui apprend à marcher ou bien à courir, il tombe beaucoup avent d'y arriver parfaitement !
Oui, nous avons le droit de nous tromper, c'est comme ça que nous grandissons et que nous progressons !