Allez, petite confidence, toute ma jeunesse s'est articulée autour de cette phrase : "faut pas rêver...", sous entendu : "la réussite n'est pas pour moi, et de toute façon, tout ce que j'entreprendrai se terminera mal...!".
Difficile de se mettre en mouvement dans ces conditions, si je ne m'autorise plus à rêver, à me projeter dans un avenir plus ou moins proche, comment vais-je déterminer le bon chemin à suivre ! Comment vais-je prendre mes décisions, celles qui me placeront dans un contexte de responsabilisation, de maîtrise et de prise en main de ma personne...?
Le "Faut pas rêver", répond en écho au fameux "à quoi bon...", pourquoi tous ces efforts s'ils ne procurent que souffrances et frustrations..? Je comprends la question bien entendu, je me la suis tellement posée ! Cette question est paralysante et procure une sensation de malêtre, d'impuissance terrible autour de laquelle la volonté seule ne suffit plus. Le réalisme d'une difficulté palpable freine toute initiative même lorsqu'elle n'est que rêvée...
Et si vous inversiez la tendance, là comme ça, juste pour voir, si vous vous disiez plutôt, "il faut rêver !", quel serait justement votre rêve, celui que vous vous autoriserez à faire sortir de votre coeur, celui qui prendrait tout son sens dans votre être, celui qui rendrait votre personnalité, vos actes et vos pensées congruentes, cohérentes et harmonieuses. Celui qui vous permettrait d'imaginer la réussite pleine et entière, c'est -à-dire de se sentir à la bonne place, au bon moment, vous permettant par la même occasion d'arrêter de chercher le sens de votre existence puisque vous serez en phase avec votre existence.
Qui a dit "faut pas rêver"...? D'où vient cette croyance ferme et définitive...? D'une expérience personnelle douloureuse dans laquelle vous aviez pourtant projeté beaucoup d'espoirs, de la propre expérience de votre famille, vos parents en particulier ! De cette difficile expérience, doit on alors penser que plus rien n'est possible, que la vie ne sera faite que de douleurs lorsque vous vous autoriserez à réaliser quelque chose de bon pour vous ? Qui dit "il ne faut pas...", quel être suffisamment impressionnant vous impose cette dictature de l'esprit, celle qui bloque toute initiative, tentative de changer, ouverture au monde, à l'émerveillement...? Qui est assez puissant pour vous imposer cette frustration... Ne s'agit-il pas de vous, et de la certitude que vous placez dans cette injonction ? Ne s'agit-il pas du seul schéma que vous vous construisez autour d'un modèle personnel justifiant tous vos actes ou non-actes...
Cela vaudrait peut-être le coup de chausser de nouvelles lunettes et de tester encore et encore le caractère fragile de cette phrase... après tout, il vous est peut-être arrivé - ne serait-ce qu'une seule fois - de ressentir la satisfaction de l'accomplissement personnel parce que vous aviez défié les "lois" de votre esprit en sortant du schéma réducteur du "faut pas rêver" ! Eh bien justement, vous tenez là votre nouvelle paire de lunettes, celle qui vous prouve que l'inverse, malgré toutes les certitudes qui vous envahissent, peut aussi être vrai, réel, concret... Alors quelles lunettes avez vous décidé de porter ? Ce choix est le vôtre, uniquement le vôtre.
Le rêve est le terreau de l'idée, de l'impulsion ou de l'action... Il nourrit l'espoir, colore la réflexion, qui, elle, pour le coup, peut s'appuyer sur la réalité pour déterminer les obstacles contourner.
Le rêve procure l'énergie, la réflexion quant à elle construit le chemin. Et oui, peut-être que votre rêve semble très éloigné, cependant, il existe une multitudes de stratégies propres à vous en rapprocher, des stratégies qui vous donneront enfin l'impression d'être à la bonne place, totalement congruent et cohérent dans votre environnement et vos valeurs... C'est cela que j'appelle la réussite.
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