"Vite vite, dire quelque chose, n'importe quoi, tout ce qui me passe par la tête ! Si je commence à laisser s'installer ces grands silences dans notre conversation, alors, alors, les carottes seront cuites !"
Qui n'a jamais redouté ces longues secondes suspendues dans les airs, celles qui s'éternisent, lourdes, pesantes, atrocement sadiques, pleines de rien, de vide massif et gluant. Un blanc, foncé qui prend la forme d'une muraille vous séparant de votre interlocuteur. Si vous étiez en famille, vous auriez alors proclamé en regardant la plafond : "tiens, un ange passe !", seulement voilà, vous êtes dans le bureau d'un recruteur qui n'a pas l'air plus gêné que cela par l'arrêt de la conversation.
Nous y sommes, vous détestez ces grands blancs et la personne qui est en face de vous ne bouge pas le petit doigt pour arrêter cette désastreuse situation. Mais comment se fait-il que vous seul soyez aussi allergique aux pointillés de vos échanges ? L'autre est-il sourd, indifférent ?
Non, non, l'autre ne remarque pas ces silences parce qu'ils ne le gênent pas, parce qu'ils ponctuent simplement vos échanges et permettent à chacun de se recentrer sur un sujet, un thème à creuser ou à aborder. Acceptez les à votre tour, à aucun moment vous ne passerez pour... pour quoi au fait, pour quelqu'un qui n'a pas d'idée, qui ne sait plus quoi dire ? Foutaises !
Enfin, à chaque silence auquel vous serez confronté,posez-vous la question suivante - trois fois d'affilée :
"Est-ce que je préfère passer pour un moulin à paroles ou bien pour quelqu'un de posé ?". Le temps que vous répétiez cette phrase, le silence aura suffisamment duré pour votre interlocuteur et il sera grand temps d'aborder un nouveau sujet !
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