L'emploi idéal existe t'il ? L'avez-vous connu ou avez vous le plaisir de le vivre chaque jour ?
Je vous invite à réfléchir avec nous sur les conditions qui rendraient votre activité professionnelle idéale, celles qui vous rendraient heureux au travail... Vaste question, brûlante aussi, dans cette actualité souvent dramatique... pourtant, 72% des français "se sentent bien au travail" selon L'Express.fr.
Pour exprimer vos idées, suggestions, je vous propose de rejoindre cette page Facebook "Pour moi, être heureux au travail, c'est :" et de partager avec nous votre vision idéale d'un job vous rendant heureux...
Pour ma part, je vous propose cette réflexion issue d'échanges et de discussions avec bon nombre d'entre vous :
Choisissez un travail que vous aimez et vous n'aurez pas à travailler un seul jour de votre vie. Confucius
La grande affaire et la seule que l'on doive avoir, c'est de vivre heureux. Voltaire
D’abord, une personne heureuse au travail est une personne souriante, offrant sa joie de vivre aux autres, irradiant de ce plaisir contagieux qu’est la bonne humeur, la bienveillance. Une personne heureuse au travail serait alors tout d’abord une synthèse positive du savoir-être, du vivre en groupe et du partage... Soyez heureux si vous pouvez, c'est la sagesse - rendre les autres heureux, c'est la vertu (Alphonse Karr).
Je dirais tout d’abord partager l’enthousiasme de participer à une aventure collective, l’enthousiasme de contribuer au développement d’une entreprise et de se sentir utile, précieux, parce que son travail est reconnu, valorisé par l’ensemble des employés, collègues et dirigeants. Qu’est ce qui peut provoquer l’enthousiasme ? Probablement le regard des autres (mais aussi sa propre perception), être considéré comme un élément important, essentiel d’un dispositif professionnel et reconnu de tous, des clients et de l’ensemble des parties prenantes. Cela suppose que la mission soit claire et suffisamment précise pour que le collaborateur sache ce que l’on attend précisément de lui. Non par conformisme mais plutôt par confort renforçant l’application de process efficaces.
La performance ou l’environnement économique joue certainement de cette symbiose, pourquoi cela ? Parce que les efforts paient, parce que la confiance dans la vision supportée par la direction est confortée par des résultats probants - “Ils ont raison d’avoir adopté cette stratégie et de m’avoir fait confiance, ça marche !”. L’enthousiasme induirait alors une certaine forme de performance, de réussite dans l’entreprise, on est enthousiaste si l’on a de bonnes raisons de se réjouir, surtout au bout d’un certain temps d’activité. De ce fait, une organisation davantage portée sur l’output (le client) dédiée au service de ce dernier favoriserait l’ouverture, la bienveillance et l’enthousiasme du collaborateur, heureux d’avoir provoqué ou généré la satisfaction de ceux qui payent pour un service ou un produit.
Une personne heureuse au travail se reconnaît probablement à sa capacité ou sa volonté de transmettre, de communiquer, dans un esprit de bienveillance, ce qui implique alors une compétence liée à l’écoute, à l’accueil de l’autre : savoir se mettre à la place de l’autre pour apporter une aide constructive, une information juste, une aide “a propos” qui réponde précisément aux attentes de quelqu’un qui ne vous sollicite pas forcément. De cet esprit découle encore une notion chère à mon coeur : la solidarité ou l’esprit d’équipe. Il s’agirait donc de favoriser, non pas la communication interne pour elle-même, mais davantage l’esprit conversationnel, “papoter”, se confronter, échanger autour de prétextes (détente, projets...), phosphorer pour mettre en oeuvre des solutions concrètes, simples dont l’efficacité et l’avancée (le mouvement reste la meilleure façon d’avancer :)) favoriseront la culture du résultat, la célébration de ces conquêtes (souvenez vous de Shackleton !). Cet esprit de transmission pourrait prendre toute sa dimension dans un projet de tutorat, de formation ou pourquoi pas d’action sociale (telle que mise en place chez Rémy-Martin sur les campagnes de recrutement de personnes éloignées de l’emploi - voir mon billet sur “Haut Les Coeurs !!! : http://emploicharente.blogspot.com/2011/04/la-rencontre-de.html )...
Une personne heureuse au travail se reconnaît également à la confiance, celle qu’elle reçoit tout d’abord (le droit à l’erreur, la bienveillance et le postulat que chacun fait de son mieux pour que les choses se passent correctement). Travailler en confiance c’est l’encouragement aux initiatives, à l’action, au mouvement, garant à lui tout seul de la remise en question dans une voie d’amélioration continue, l’autonomie apparaît comme un signe évident et majeur de la confiance accordée. Un salarié heureux peut l’être dans une entreprise qui “célèbre” et récompense (sous toutes ses formes) les différentes initiatives. INITIATIVE est un mot majeur, essentiel aux valeurs affichées. Développer une culture de la mise en avant de l’initiative avec, pourquoi pas, un évènement annuel marquant les meilleures idées, pas forcément sous le seul aspect financier mais également sous l’aspect service au client ou bien-être des collaborateurs.
La personne heureuse au travail aura également fait l’objet d’une intégration organisée, humaine la situant directement dans un contexte de travail, d’action et de bienveillance. En phase avec ses collègues, un salarié heureux aura fait l’objet d’une intégration soignée, de détails montrant qu’il est attendu et important dans la nouvelle structure (personnel administratif : e-mail déjà configuré avec signature, cartes de visites, téléphone portable, ordinateur, page de mots de passe, d’accès aux applications, pour le personnel de production : package EPI, pourquoi pas son nom sur l’uniforme, visite des bureaux ou présentation corporate de l’entreprise à chaque nouvel arrivant, y compris intérimaires, trombinoscope, livret d’acceuil...).
Le plaisir au travail semble passer par l’occupation. Être occupé et savoir occuper ses journées. L’exemplarité des managers dans ce cadre est essentielle, qu’elle soit source de motivation et d’avancée sensible dans les projets. L’oisiveté est certainement l’un des maux les plus difficiles à gérer, tant sur le plan personnel que professionnel, autant générateur de stress que le surmenage. L'oisiveté est comme la rouille ; elle use plus que le travail. B. Franklin
Par conséquent, définir les temps de gestion du planning, favoriser les rencontres ou le regard du N+1 sur l’activité générale - ... ne pas donner le sentiment d’une indifférence générale et d’un simple relevé de résultats. Pourquoi ne pas proposer une formation à la gestion du temps à ceux qui se sentent débordés ? Enfin, à l’image de Canal+, favoriser et encourager les collaborateurs à optimiser leur temps de travail en les incitant à ne pas rester sur leur lieu de travail après une certaine heure (18h15 maxi...?).
Favoriser le lâcher prise sera l’une des clés rendant la transition Vie perso / vie privée plus harmonieuse et douce. Le sport est une réponse intéressante “Mens sana in corpore sano”, pas forcément simple à mettre en place mais constitue vraisemblablement un élément positif dans la construction du team building (footing, tennis ou sortie vélo ou golf ou salle de sport...). Personnellement, j’envisage une séance de sport entre midi et deux avec ceux que cela intéresse (mais c’est en Charente !)
Par ailleurs, former les managers à détecter chez eux ou leurs collègues, les signes avant coureur d’une difficulté, d’une détresse ou d’un malaise permettrait de désamorcer de façon proactive le mal-être grandissant d’une personne de leur entourage professionnel. Il est bon de partager à plusieurs pour ne pas subir seul son malaise.
Donner un sens à son travail... vaste quête d’un mieux-être de la personne. Il est essentiel de travailler pour ce qui a un sens pour nous ( ce sens sera bien évidemment différent selon les personnalités), ce qui suscite du plaisir ou ce sur quoi on se sent compétent, sans quoi l'on ne peut pas s'épanouir. De quelle façon avez-vous défini votre projet de vie ? Les valeurs personnelles ou celles de l’entreprise doivent être en adéquation avec la fonction. Appliquées et assumées quelle que soit la situation, l’entreprise ne transigera pas avec ses valeurs, offrant un guide précis et clair aux collaborateurs, un cadre comportemental suffisamment consensuel pour qu’il soit partagé par tous. La simplicité peut générer ce sentiment, il serait alors opportun de réévaluer l’ensemble des procédures ou habitudes sécuritaires (de protection) qui ne répondent plus au bon sens, à l’utilité (à quoi ça sert de faire comme cela ?).
Le bien-être au travail s’articule également autour de la formation, de la capacité à évoluer, à apprendre et enrichir ses compétences, théoriquement et pratiquement. Un espace d’expression, d’échanges, de desirata en terme de formation, un crédit formation clair et exploitable qui permette à chacun de “s’offrir” une formation externe, délivrée par de véritables professionnels, déconnectés de l’environnement de l’entreprise (possibilités de rencontres, renforcés par les échanges et le réseau).
Le réseau peut également apparaître comme un élément déterminant du bien-être, faire partie d’un groupe, d’une assemblée, échanger, être considéré comme un ambassadeur à part entière de son entreprise, s’exprimer au nom de... c’est une marque de confiance réelle de la part de l’employeur qui dépasse le cadre de la rémunération mais correspond bien à celui de la reconnaissance affichée et authentique.
Enfin, souvenons nous de cette citation de Sophocle : Est heureux, qui sait qu'il est heureux. Sophocle. Ne nous privons donc pas de communiquer sur les bonnes nouvelles, notamment les améliorations, les progressions, les avancées...
Chacun de ces points peut faire l’objet d’une série d’actions positives et favoriser le bien-être au travail, que chacun travaille mieux et non plus. Et vous, comment seriez vous heureux au travail ? Le débat est ouvert ICI... Enfin, vous lirez l'excellente série de billets de Sylvaine Pascual sur le sujet : ICI.
"Il est essentiel de travailler pour ce qui a un sens pour nous ( ce sens sera bien évidemment différent selon les personnalités), ce qui suscite du plaisir ou ce sur quoi on se sent compétent, sans quoi l'on ne peut pas s'épanouir." C'est sûr ça serait super, mais dans la réalité c'est loin d'être toujours réalisable...
RépondreSupprimerEffectivement, c'est un vaste sujet s'il en est.
RépondreSupprimerJe reviendrai juste (pour le moment !) sur la partie "intégration organisée". Mon parcours professionnel m'a amenée à changer plusieurs fois de postes et je n'ai jamais eu le bonheur de connaître une arrivée sereine. Pourtant, ce ne serait pas si compliqué à organiser et c'est vraiment très important pour favoriser l'implication et le sentiment d'appartenance à l'entreprise. A votre liste, je rajouterai juste quelques évidences mais qui parfois manquent (là c'est du vécu !) : avoir un bureau, les badges d'accès et de cantine préparés, une ligne de téléphone... Et un petit conseil tout simple : le premier jour, c'est toujours sympa et bienvenu que au moins une personne de l'équipe (ou mieux encore, toute l'équipe ou le n+1) prévoit de déjeuner avec le nouveau !
Il y aurait encore beaucoup de choses à dire !
Être heureux au travail, c'est ce que nous avons à l’intérieur de nous-mêmes. C'est le résultat de notre capacité de relier l’environnement externe à notre intérieur. Apprendre à choisir et à aménager son environnement externe de manière à ce qu'il stimule votre monde intérieur voilà la clé pour être heureux au travail.
RépondreSupprimerPour être heureux au travail il faut avoir vu des gens qui le sont. On est comme des enfants on reproduit ce qu'on voit.
RépondreSupprimerQue de bons conseils et une vision très intéressante. Merci! Pour être heureux au travail, il s'agit selon moi de s'attacher à l’aspect positif de cette activité quotidienne, favoriser les relations humaines avec ses collègues et relativiser! Je partage également votre opinion sur l'importance du sourire et de la confiance. Sourire, sourire et sourire encore à soi-même d'abord et aux autres ensuite.
RépondreSupprimerLaura Caldironi
être heureux au travail c'est possible oui mais sous certaine condition ou durée, j'ai pu m'apercevoir qu'au début d'un contrat on apprend, on apprivoise l'entreprise et vis versa quand cette durée est acquise (bien que l'on ai toujours à apprendre) s'installe alors sois de la jalousie entre collègue, je parle évidemment de mon parcours professionnelle, ou alors un manque de communication entre salarié et employeur, ce qui bien sûr rebondit sur le travail directement, sur le moral et donc la motivation à aller travailler.... oui être heureux au travail c'est possible s'il y a une bonne communication...
RépondreSupprimerêtre heureux au travail oui c'est possible, mon parcours professionnelle m'a permis de le constater mais sous certaine condition ou durée, quand on arrive dans une entreprise il y a toujours un temps d'apprentissage on apprivoise l'entreprise et vis versa, quand cette période est acquise (bien qu'il y ai toujours quelque chose à apprendre) s'installe soi de la jalousie entre collègue ou un manque de communication salarié-employeur, ce qui bien sûr rebondit directement sur le travail mais en sous entendu sur le moral et donc la motivation à aller travailler, avoir envie "d'être" à son poste, cultiver cette envie et communiquer, c'est un travail d'équipe mais comment faire pour suggérer cela si au sein d'une entreprise on ne parle pas? Nous ne sommes pas des robots que des humains, pour moi c'est le rôle de l'employeur de donner envie à ses salarié(e)s... "d'être" à son poste de travail, de donner envie de faire du bon boulot...
RépondreSupprimerEtre heureux au travail (comme ailleurs) c'est ne pas se prendre trop au sérieux soi même ! Cesser avec les sentiments exagérés de notre propre importance ...
RépondreSupprimerTrès bon boulot Pierre et merci