Il est probable que les recruteurs s'attacheront à déterminer, lors de l'entretien d'embauche, le potentiel du candidat à devenir un leader... vaste programme s'il en est ,puisque de nombreuses personnes se sont déjà cassées les dents en essayant de sortir du lot quelques "chefs nés".
Ainsi, pendant la seconde guerre mondiale, des psychologues sociaux ont tenté de sélectionner a priori des sous-officiers de différentes armées afin de les conduire à un poste de commandement.
S'attachant tout d'abord à des facteurs personnels de leadership permettant de faciliter le choix (caractéristiques physiques, traits de personnalité, compétences, intelligence ...), ils se sont rapidement aperçus que ceux qu'ils avaient désignés comme leaders n'avaient pas forcément tous la capacité à prendre la responsabilité d'un groupe malgré leurs traits communs. A la rigueur ont-ils déterminés que les leaders faisaient souvent preuve de qualité de communication... mais pas toujours.
Bon, en quoi cette réflexion est-elle intéressante ? Tout simplement en vous confortant dans une idée que j'aime bien : un leader n'est pas naturellement leader, comme cela, sans contexte, c'est la situation et uniquement celle-ci qui fait le leader... (C'est pas moi qui le dit, c'est Faucheux et Moscovici* en 1960). Voilà de quoi en décomplexer beaucoup d'entre nous !
Si c'est la situation qui fait le leader, des facteurs déclenchant favoriseront l'adhésion des autres au fait de vous suivre :
- L'organisation du groupe et sa capacité à mettre en place un réseau de communication efficace (vous avez vu, je n'évoque pas l'extraversion!).
- La quantité d'informations détenues : plus on détient d'informations et plus on a de chances d'être désigné comme leader (moralité, revenons à nos bons fondamentaux : travaillons encore et encore la qualification des entreprises et secteurs ciblés).
-L'existence d'une problématique à solutionner : eh oui, en situation de crise, les groupes se centrent autour (derrière?) le leader alors qu'en situation de création, le groupe aura tendance à se construire de façon décentralisée.
Rassurez donc le recruteur, c'est la rencontre d'une personne dans une situation donnée qui forme un leader... et rien d'autre !
*Faucheux, Claude, Serge Moscovici. 1960. Etude sur la créativité des groupes. II- Tâche, structure de communication et réussite, Bulletin du C.E.R.P., 9, 1 : 11-22.
Ainsi, pendant la seconde guerre mondiale, des psychologues sociaux ont tenté de sélectionner a priori des sous-officiers de différentes armées afin de les conduire à un poste de commandement.
S'attachant tout d'abord à des facteurs personnels de leadership permettant de faciliter le choix (caractéristiques physiques, traits de personnalité, compétences, intelligence ...), ils se sont rapidement aperçus que ceux qu'ils avaient désignés comme leaders n'avaient pas forcément tous la capacité à prendre la responsabilité d'un groupe malgré leurs traits communs. A la rigueur ont-ils déterminés que les leaders faisaient souvent preuve de qualité de communication... mais pas toujours.
Bon, en quoi cette réflexion est-elle intéressante ? Tout simplement en vous confortant dans une idée que j'aime bien : un leader n'est pas naturellement leader, comme cela, sans contexte, c'est la situation et uniquement celle-ci qui fait le leader... (C'est pas moi qui le dit, c'est Faucheux et Moscovici* en 1960). Voilà de quoi en décomplexer beaucoup d'entre nous !
Si c'est la situation qui fait le leader, des facteurs déclenchant favoriseront l'adhésion des autres au fait de vous suivre :
- L'organisation du groupe et sa capacité à mettre en place un réseau de communication efficace (vous avez vu, je n'évoque pas l'extraversion!).
- La quantité d'informations détenues : plus on détient d'informations et plus on a de chances d'être désigné comme leader (moralité, revenons à nos bons fondamentaux : travaillons encore et encore la qualification des entreprises et secteurs ciblés).
-L'existence d'une problématique à solutionner : eh oui, en situation de crise, les groupes se centrent autour (derrière?) le leader alors qu'en situation de création, le groupe aura tendance à se construire de façon décentralisée.
Rassurez donc le recruteur, c'est la rencontre d'une personne dans une situation donnée qui forme un leader... et rien d'autre !
*Faucheux, Claude, Serge Moscovici. 1960. Etude sur la créativité des groupes. II- Tâche, structure de communication et réussite, Bulletin du C.E.R.P., 9, 1 : 11-22.
Merci Denis pour ce billet éclairant l'un des changements en oeuvre au coeur du monde économique.
RépondreSupprimerSelon mon expérience des usages des réseaux sociaux en environnement professionnel, c'est la capacité à mettre en valeur ses collègues de projets, à savoir chez qui trouver la réponse pertinente recherchée et son savoir faire circuler rapidement l'information...et bien sa capacité à cultiver son savoir-être que se trouvent les talents du nouveau leader dans l'entreprise ou sur un territoire.
Qu'en pensez vous ?
Bonjour Pierre,
RépondreSupprimerA force de théoriser et de modéliser, on en vient parfois à oublier des fondamentaux comme celui que tu exposes dans ce billet.
Être un leader n'est pas qu'un ensemble de caractéristiques de la personne, car ces caractéristiques sont directement influencées par l’environnement. C'est donc une personne dans son environnement.
C'est d'ailleurs l'une des limites de la formation collective en management/leadership: décontextualisée, elle néglige ces facteurs environnementaux et cherche le clonage.
Je rajouterais un élément à ta liste, qui peut s'intégrer dans la quantité d'information: le sentiment de compétence (donc besoin de formation/information). Un meneur né peut être singulièrement freiné par le sentiment d'arriver en limite de compétence.
Bonjour Pierre,
RépondreSupprimerArticle très instructif comme à votre habitude !
Néanmoins, en partant de votre principe, si le leadership ne peut être évalué que selon une mise en situation, les tests de personnalité pour le discerner se révèlent donc inutiles ? Vous conviendrez que la mise en situation écrite et réelle ne peut être la même...
Qu'en dites-vous ?
Bonjour Anne,
RépondreSupprimerConcernant les tests de personnalité, ils apportent une lecture intéressante, propice à l'échange, cependant, je ne crois pas (et c'est vraiment tenace chez moi) qu'une personne se résume aux réponses qu'elle a sélectionnées, aussi réputé que soit l'outil utilisé. La carte n'est jamais le territoire, ce serait trop simple.
Merci pour vos commentaires !
Pierre
Bonjour Pierre et bonjour à tous,
RépondreSupprimerEn effet, la carte n'est jamais le territoire.
De même que je suis tout à fait d'accord pour dire que c'est la situation qui fait le leader.
J'ajoute à l'occasion que chaque situation est toujours nouvelle.
Tant et si bien qu'un leader aujourd'hui dans une situation donnée, peut très bien n'être plus leeader du tout demain, à situation pourtant à première vue comparable.
A première vue seulement, puisque les jours se suivent et ne se ressemblent pas. Tout peut basculer si vite. Et de toute façon, nous serions bien en peine si tout le monde en même temps était leader !
Finalement chacun porte certainement en lui un potentiel de leader.
Tout le boulot repose donc non pas à déterminer qui est leader et qui ne l'est pas. Mais bien plutôt à découvrir qui a envie de faire quoi, pourquoi et dans quelles conditions, pour pouvoir ensemble favoriser l'émergence de chaque leader qui sommeille en chacun de nous selon les situations.
C'est légèrement agaçant cette manie de fiche les uns et les autres en compétitions perpétuelles, comme si nous visions à agir les uns aux dépens des autres, alors qu'il vaut bien mieux viser à agir les uns avec les autres.
Du reste, si l'on étudie un minimum les histoires de conquêtes de territoires, ceux qui sont allés le plus loin, y sont allés tant qu'ils avançaient tous ensembles, pas les uns aux dépens des autres. Idem dans les sports d'équipe.
Nous sommes tous des leaders en puissance et il y a fort à parier que chacun d'entre nous a d'ailleurs vécu son moment de gloire. Ca peut toujours recommencer, mais il y aura toujours des variables.
Merci Pierre pour vos billets
Virginie