Allez, il est temps de dépoussiérer notre façon d’aborder le CV ! Plus qu’un simple catalogue de nos expériences, mettant en scène quelques mots de vocabulaire finement sélectionnés, nous allons radicalement changer notre angle d’approche pour lui apporter un peu plus de consistance… Si, si, vous allez voir…
Avez-vous remarqué comme nous travaillons notre curriculum en nous attachant à retranscrire sommairement nos années (ou mois) passées dans telle entreprise ou dans telle autre - priant pour que le recruteur n’aie pas l’idée saugrenue d’appeler Duschmoll chez qui tout ne s’était pas merveilleusement déroulé !- , « ah, pfff, j’ai passé six mois chez Truc, cela va faire tâche ! » ou bien « comment vais-je camoufler le fait d’être resté 13 ans dans la même entreprise ? ». Savez-vous pourquoi cet exercice nous paraît si douloureux et contraint ? Tout simplement parce que nous nous trompons d’espace temps…
Nous sommes trop nombreux à aborder le CV du point de vue du passé. Témoignage de notre parcours, nous mentionnons fidèlement toutes les étapes d’une histoire personnelle proche ou plus lointaine, comprimant à outrance une longue période ou bien développant à l’excès cette autre virgule, imaginant sans cesse les meilleures formules pour évoquer ce qui n’est plus, ce qui est oublié, tout ce qui fut passionnant comme parfaitement ennuyeux. Quelle noirceur dans ces propos ! C’est pourtant la réalité. L’immense majorité des CV est orientée vers le passé, témoignant le plus justement possible du jadis, celui-là même qui nous rend si unique.
Seulement voilà, de mon point de vue, un CV ne s’écrit pas au passé, il raterait sa cible… Car en fait, l’unique cible que nous nous fixons, elle est ailleurs, elle n’est que dans le futur : Travailler le plus vite possible pour l’entreprise auprès de laquelle nous postulons. Notre seul objectif étant inscrit dans une période à venir, nous devons rendre notre précieux support de candidature le plus adapté possible en le pensant lui aussi au futur, en le construisant dans une perspective d’avenir et non plus de constat du passé. En d’autres termes, le recruteur recherchant son futur collaborateur, il me semble logique de construire le CV en imaginant notre future collaboration. Et cela change tout. Pourquoi ? Parce que vous aurez davantage de ressources, d’idées pour intéresser celui qui découvre votre candidature.
Maintenant que nous sommes d’accord pour penser « futur » dans la rédaction du CV, je vous propose, afin d’alimenter vos réflexions, trois questions simples que vous ne cesserez de vous poser en rédigeant votre CV :
1- Suis-je en train de parler de moi ou de ce que je peux apporter à l’entreprise ?
2- De quelle façon puis-je prouver ce que j’avance ?
3- Pour quelle raison me paraît-il nécessaire de décrire telle expérience ?
Voilà un beau programme, n’est-ce pas ?
Vous l’aurez compris, un CV ne s’improvise pas et nécessite une prise de recul, obligatoire pour se placer dans une perspective d’avenir. Que faire alors des réponses obtenues aux trois questions posées ? Tout d’abord ne conserver que les plus impactantes, celles qui priment sur les autres et les regrouper en deux catégories :
- Celles qui évoquent votre future collaboration et la façon dont vous participerez au développement de l’entreprise.
- Celles qui prouvent par des faits, des illustrations, des réalisations, des missions accomplies que vous saurez contribuer à l’essor de l’entreprise.
Et voilà, vous avez, mine de rien, construit une charnière centrale de votre CV, une articulation que vous présenterez dans deux rubriques distinctes :
- L’une résolument inscrite dans l’avenir présentant vos domaines de compétences, ceux qui contribueront au développement de l’entreprise.
- L’autre constituée de vos expériences professionnelles, illustrant et prouvant vos domaines de compétences.
C’est un peu comme si vous écriviez d’une façon plus formelle : « Chère entreprise, je contribuerai à ton développement en t’apportant telle et telle compétence, et afin que tu n’aies aucun doute sur mes qualités, laisse moi te prouver que m’a bien fallu maîtriser ces compétences pour réaliser ce qui est décrit dans mes expériences professionnelles ».*
Article paru le 29/08/10 sur le blog pour l'emploi de Monster France.
Bonjour,
RépondreSupprimeril est vrai que l'on a tendance à exprimer l'avenir sur la lettre de motivation, alors que cette dernière doit transpirer à travers le CV.
@+
Je suis en plein accord avec ces idées.
RépondreSupprimerOn recrute en 2010 avec des outils et souvent une approche telle qu'on le faisait dans les années 60 ! Et, selon moi, l'évolution de l'approche est plutôt négative. Trop d'importance donnée aux diplômes, pas assez sur la personnalité. Attachement au passage - fut il furtif- dans une entreprise à forte notoriété, alors qu'une expérience dans une entreprise moins prestigieuse peut avoir amené des compétences pratiques plus étendues. Quid de l'adaptabilté, de la motivation, du comportement ?
Certains grands recruteurs l'ont bien compris et orientent désormais leur recrutement en "oubliant" le CV et la "lettre de motivation" ( vous savez, celles que vous avez lues environ 2/3000 fois ! ) au profit d'un questionnaire élaboré très sérieusement, mettant les candidats en situation proche de la réalité, obtenant alors des indications précieuses quant à leurs capacités réelles à manager, gérer, résoudre, décider....même avec un petit diplôme ou pas de diplôme du tout.
Certes, ceci est encore orienté vers des postes récurrents, le travail en amont étant important, mais pour revenir à ce que vous développez dans votre post ci dessus, je pense, et j'espère que l'on s'oriente vers d'autres façons de recruter...et c'est tant mieux.
Fort de votre conviction, il serait sans doute judicieux d'ajouter 2 CV comparés, l'un traditionnel, l'autre "traduit" selon votre conception.
Bravo et cordialement
Francis GAUTHIER
Animateur Libéral d'Ateliers Pôle-Emploi Cadres
Effectivement, un exemple rendrai votre argumentation encore plus percutante
RépondreSupprimerLes CV par compétences déranges encore dans ce Pays
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